samedi 15 novembre 2014

 Pierre loti et le Maroc, 1890:

Pierre Loti décrivit son voyage au Maroc, en 1890, qui le mena de Tanger à Fez. Lors d'une étape,il écrivait: "Non seulement nous avons pour voisins les Beni-Hassem. mais surtout nous ne sommes qu’à une heure des montagnes habitées par les terribles Zemours, fanatiques intransigeants, pillards, coupeurs de têtes, et, depuis plusieurs années, en rebellion ouverte contre le gouvernement de Fez. Et le sultan lui-même, lorsqu’il voyage avec son camp de trente mille hommes, évite ce pays des Zemours."

mardi 28 août 2012

Le mythe de l'essence chère



 Si l'on regarde l'inflation depuis 1960, on voit que les prix ont été multiplié par 10. Si l'on regarde le prix du litre d'essence en 1960, on voit qu'il valait l'équivalent de 0,15 euros (1 NF) . En multipliant 0,15 par 10 on obtient 1,5 euros. En 50 ans, il y n'a donc pas de différence entre l'inflation générale et celle de l'essence. Par comparaison avec un autre moyen de transport: le ticket de métro en carnet: 1960: 0,37NF (soit 5,6cts d'euro). Il est actuellement à 1,27 euros. Son prix a donc été multiplié par 22.
De plus, on parcourt bien plus de kilomètres avec un litre d'essence en 2012 qu'en 1960.
Pourquoi ces informations ne sont elles pas systématiquement rappelées? Pourquoi vouloir entretenir le mythe d'une essence chère, alors qu'elle ne vaut pas davantage qu'avant les chocs pétroliers?
Le rôle des journalistes n'est-il pas de fournir les données nécessaires pour se faire une opinion? Si pour connaître la vérité, il faut faire sa propre recherche sur internet, à quoi servent ces personnes? Au service de qui travaillent-elles (consciemment, ou inconsciemment)? C'est la question qu'on doit se poser face à un tel matraquage médiatique de désinformation.

jeudi 14 janvier 2010

Meurtres à la télévision

Pourquoi les films diffusés à la télévision sont-ils si sanglants? Pourquoi tous ces crimes? Que veulent nous transmettre les auteurs de ces films? Veulent-ils nous donner le goût du crime? N'ont-ils aucune imagination? Ne savent-ils que copier leurs prédécesseurs?
Ne revendiquent-ils pas pourtant l'appellation de créateurs?
Pourquoi n'utilisent-ils pas la liberté d'expression qui leur est offerte par la loi pour exprimer quelque chose de différent que ce qu'on lisait déjà chez Agatha Christie?

Sans doute parce qu'il est très difficile pour l'être humain de penser autre chose que ce qu'il a vu, d'oeuvrer dans un domaine sans reproduire ce qu'un prédécesseur a exposé. Il peut tout au plus apporter des variantes, et pour la plupart des cinéastes de télé, ces variations joueront sur la monstration inflationniste du crime.

Science et avenir de septembre 2009 publie les résultats d'une étude montrant l'effet immédiat des images télévisuelles dans le comportement des jeunes gens: dans celle-ci, un groupe d'étudiants visionne un extrait de "Saw", "film d'horreur plutôt sanglant". En sortant de la salle, une personne (faisant partie de l'expérience, bien sûr) fait tomber la pile de documents qu'il tenait. Tous les étudiants passent leur chemin.
Un autre groupe d'étudiants visionne, lui, un film mettant en valeur les comportements d'entraide. En sortant, même expérience, mais là tous les étudiants apportent leur aide à l'expérimentateur, car ils n'ont pas vu le même film que ceux du premier groupe.
Il est donc facile de changer les comportements grâce à la télévision.

Si le choix a été fait par les représentants des peuples de faire que la télévision diffuse des films et séries dont les histoires sont composées d'assassinats, c'est que cela leur convient ou alors qu'ils sont particulièrement ignorants ou faibles.

Beaucoup disent que la violence a toujours existé et que la télévision ne l'a pas inventée. Bien sûr. Mais l'apprentissage de la violence faisait autrefois partie de l'éducation. Rois et gouvernants avaient besoin qu'une partie de leur population soit apte à faire la guerre pour accroître leur territoire, leurs richesses, leur pouvoir. La violence était une valeur. Depuis cinquante ans, aucun européen qu'il soit simple citoyen ou leader, ne désire plus cela. L'argent par le travail voire même le travail en lui-même est devenu la valeur contemporaine. La reconnaissance de l'état ne s'obtient plus en allant tuer des Anglais ni en allant piller des navires de commerce d'autres nations. Alors pourquoi entraîner la jeunesse au meurtre? Pourquoi exposer les mille et une façon d'occire et torturer son voisin et sa voisine? La télé, comme le réel, laisse dans le cerveau des images auxquelles celui-ci se réfère pour l'action. Comment avec cette éducation sinistre s'étonner que la violence faite aux personnes augmente sans cesse alors même que le souhait de cette société est de la voir diminuer? Il est rare de voir un fossé se creuser avec une telle constance entre les aspirations des citoyens et les résultats de la politique qu'ils ont pourtant choisi eux-mêmes d'appliquer.

vendredi 15 mai 2009

Dans les frimas et les glaces, Alcofribas rêvait de Philomène.
Allongée au milieu des asphodèles et contemplant les libellules volant parmi les prêles, Philomène pensait à Bruril. Et Bruril songait-il à Alcofribas? Non. Il ne l'avait jamais vu et ne connaissait même pas son existence. Songeait-il alors à Philomène? Pas davantage, du moins à cet instant, tant le fascinait la beauté des osglules pimpobolisées de sa collection. Les regarder l'emmenait dans des pays étranges, dans des villes à l'architecture grandiose où il volait à grande allure au-dessus des murailles. Il survolait des escaliers immenses bordés d'une multitude de statues de marbre, s'engouffrait sous des portes monumentales qui ouvraient sur des cascades de palais. Pendant que Bruril Plulmir volait ainsi au-dessus des villes de pierre, la frêle Philomène s'assoupissait dans son champ d'asphodèles et le sec Alcofribas s'alanguissait au spectacle d'une aurore boréale qui lui rappelait les fines étoffes de la robe de sa dulcinée.

jeudi 7 mai 2009

Rêve

C'est en patache pistache que le potache a rejoint ses potes à la pistoche aujourd'hui. Il leur serre les paluches puis les suit dans la salle où ils ôtent leurs attifiauts. Pichegri et VGI se chamaillent, comme hier, la postiche de VGI choit, celui-ci dit alors: "puiche que ch'est comme cha j'm'en vais." Et il retourne à Chamailllère lire "pastiche et mélange" en buvant un pachtiche.

lundi 4 mai 2009

Enfance à Versailles

Julien Gracq écrivait qu'il n'aurait pu vivre à Versailles. Y ayant vécu mon enfance et une partie de mon adolescence, j'ai voulu il y a quelques années extraire de mon expérience un texte décrivant ce que l'on pouvait ressentir à vivre dans cette ville, et le donner à lire à cet écrivain dont beaucoup de pages m'avaient charmé et inspiré. Voici ce texte:

Ma chambre était perchée au dernier étage d'un immeuble des années soixante, dans une mansarde que la conservation d'un style homogène à la ville de Versailles impose aux architectes qui y construisent. Le bâtiment, en forme de H, ménageait grâce à une voûte sous sa barre transversale, le passage à une rue que je voyais disparaître sous mes pieds. Par le créneau qui s'ouvrait devant moi, au nord, mon regard s'élançait au-dessus de la ville jusqu'à la forêt qui fermait l'horizon. L'hiver, celle-ci n'était qu'un crayonnage noirâtre, souvent perdu dans la mouillure des crachins la journée et se confondant tôt, le soir, avec la grisaille assombrie du ciel. Des nuées de corbeaux croassant survolaient sa lisière d'est en ouest pour aller dormir, et le matin migraient dans l'autre sens dans un tintamarre joyeux, que je prenais, lorsque les volets étaient encore fermés et que je l'entendais de mon lit, ou bien lorsque l'horizon étant bouché par la brume je ne voyais contre les vitres qu'une teinte grise qui me donnait l'impression d'être isolé sur un îlot perdu au milieu de la mer, pour les cris de mouettes se disputant du poisson.
Tout autre était le spectacle l'été, quand la chaleur du soleil réverbéré par la pierre et l'ardoise semblait faire onduler les toits et transformait le ruban vert de la forêt en alignement de fleurs de brocolis. Au retour des vacances, leur couleur avait viré au roux, mais de leur masse mousseuse, émergeaient toujours inchangées et fidèles les têtes de deux châteaux d'eau jumeaux, qui nous servaient de repère et donnaient à la forêt son signe distinctif. Ils marquaient pour ma petite soeur la limite du monde et elle ne pouvait croire que le village de la Manche où nous passions juillet et août fût plus éloigné encore.
Leur inaccessibilité nous était d'ailleurs confirmée par nos parents, qui, lorsqu'en voiture nous roulions dans une forêt et rencontrions deux semblables réservoirs, décevaient nos espérances de les avoir enfin atteints en affirmant que ce n'étaient pas eux.
Plus à l'est, la muraille de l'immeuble arrêtait le regard. Mais par les fins de matinées ensoleillées, lorsque le toit d'ardoises éblouissant de lumière réfléchie amenait à l'esprit des images de nappes liquides, que les antennes de télévision qui en dépassaient semblaient être, immobiles, les mâts de bateaux à l'ancre et que, plus loin, le clocher en forme de dôme de l'église baroque lançait dans le poudroiement doré de la brume l'appel de ses cloches de bronze, j'avais la révélation d'habiter près d'un port animé et italien.
Le soir, c’est en regardant du côté du couchant, là où le ciel plus clair tendait sa toile unie derrière les arabesques des martinets, que j’étais transporté, non dans un autre lieu mais une autre époque. Je savais que, caché par l’immeuble, s’étendait, limitant la ville, le château qui s’ouvrait sur son parc et la campagne. Dans le flamboiement du soleil et de ses reflets dans les pièces d’eau, se préparaient les festivités auxquelles participaient chaque beau soir d’été, le roi et les seigneurs, revenants inaccessibles aux vivants pour qui les grilles restaient fermées. Et quand le soleil avait disparu entre les deux peupliers du bout du canal, et que le rose du ciel répondait à celui des colonnes de marbre, alors, dans la brise tiède et douce qui faisait osciller les lanternes au-dessus de leurs têtes, le roi levait sa canne à pommeau d’or pour que commençât la fête, et les princes en habits brodés glissaient silencieusement sur le dallage au rythme lent d’une danse d’autrefois. J’étais fier de connaître l’existence de ces secrètes cérémonies mais mélancolique de n’y pouvoir assister, et je restais longtemps, pendant que ma famille était réunie au salon, accoudé à la barre d’appui de ma fenêtre, à suivre des yeux le vol agité des martinets. J’avais alors le bonheur de me sentir transporté avec eux dans les airs et de participer à leur effervescente et démonstrative joie, dont les manifestations stridentes et zigzagantes me faisaient oublier les propos terre à terre et blessants des humains.

mercredi 22 avril 2009

Bruril Plulmir

Bruril Plulmir avait parfois l'envie d'onglossaser les orguillères des bois. Il lui fallait pour cela prendre le train de bonne heure après avoir diligentement refroidi durant la nuit des escornules afin de les glacer comme du papier à macher. Ainsi, quand il arrivait à destination, sous les ombelles légères et frèles des blégires, pouvait-il s'élever de par la simple puissance de ses rêves, jusqu'aux fleurs argentées des lirgules que les abeilles butinaient. Il n'avait qu'à attendre, flottant entre deux souffles d'air, qu'une orguillère arrive sans qu'elle l'ait remarqué et alors il se laissait tomber devant elle. Prise de jouffroie esparbillante, l'orguillère se gonflait, sa toison se lustrait et Bruril n'avait plus qu'à lui donner une escornule glacée pour qu'elle s'onglossase d'une manière parfaite. Il répétait l'opération avec plusieurs orguillères et s'asseyait ensuite sur une souche pour casser la croûte tout en admirant sa récolte qui chatoyait au soleil. Il pimpobolisait ensuite le petit tas d'osglules et ramenait le tout à la maison.