mercredi 22 avril 2009

Bruril Plulmir

Bruril Plulmir avait parfois l'envie d'onglossaser les orguillères des bois. Il lui fallait pour cela prendre le train de bonne heure après avoir diligentement refroidi durant la nuit des escornules afin de les glacer comme du papier à macher. Ainsi, quand il arrivait à destination, sous les ombelles légères et frèles des blégires, pouvait-il s'élever de par la simple puissance de ses rêves, jusqu'aux fleurs argentées des lirgules que les abeilles butinaient. Il n'avait qu'à attendre, flottant entre deux souffles d'air, qu'une orguillère arrive sans qu'elle l'ait remarqué et alors il se laissait tomber devant elle. Prise de jouffroie esparbillante, l'orguillère se gonflait, sa toison se lustrait et Bruril n'avait plus qu'à lui donner une escornule glacée pour qu'elle s'onglossase d'une manière parfaite. Il répétait l'opération avec plusieurs orguillères et s'asseyait ensuite sur une souche pour casser la croûte tout en admirant sa récolte qui chatoyait au soleil. Il pimpobolisait ensuite le petit tas d'osglules et ramenait le tout à la maison.